Comprendre le concept d’insider threat
Les menaces internes sont des faiblesses potentielles, présentes dans les organisations de toute taille, qui exploitent des vulnérabilités humaines pour leur causer du tort. Elles émanent d’individus qui, de manière malveillante ou involontaire, utilisent leurs privilèges pour déclencher un incident de cybersécurité.
Les acteurs internes, en raison de leur connaissance approfondie de l’organisation, peuvent infliger d’importants dommages à son infrastructure. Quelles que soient leurs motivations, les conséquences peuvent être très graves.
Comprendre et gérer ce risque est un élément crucial en matière de sécurité.
Définition de l’Insider threat
L’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA), rattachée au département de la Sécurité intérieure des États-Unis, définit une menace interne comme la possibilité pour un individu, ou initié, d’utiliser sciemment son accès autorisé ou sa connaissance de l’organisation pour lui porter préjudice. Cet acte peut être accidentel ou le résultat d’une intention malveillante délibérée.
La triade CIA est une bonne illustration. Elle met en lumière l’importance de la protection des données ainsi que les dangers associés à une manipulation et à une utilisation inappropriées. L’acronyme CIA désigne la Confidentialité (Confidentiality), l’Intégrité (Integrity) et la Disponibilité (Availability), trois principes fondamentaux qui doivent être présents et protégés au sein d’une organisation. Les données doivent être accessibles, protégées et gardées confidentielles lorsque nécessaire. Elles doivent également être intègres, ce qui signifie qu’elles ne doivent pas être altérées. En cas de menace interne, les trois dimensions de la triade CIA sont menacées.
Traits caractéristiques des menaces internes
Dans une organisation, un individu, indépendamment de sa fonction, peut être à l’origine d’une menace interne. Les intentions de l’initié peuvent être malveillantes, mais il peut également s’agir d’erreurs coûteuses survenant par inadvertance, par ignorance ou par crédulité.
Les menaces internes, en particulier celles de nature malveillante, ont plusieurs caractéristiques communes. Ces individus affichent souvent une attitude conflictuelle et montrent un désintérêt marqué pour les tâches et les missions qui leur sont confiées. Ils enfreignent régulièrement les procédures de conformité ainsi que les règles de protection des données. De plus, ils abusent parfois des systèmes de remboursement des frais professionnels, notamment pour les billets d’avion, les séjours à l’hôtel, le matériel de télétravail et les repas. Une autre caractéristique est que ces personnes ont généralement des évaluations de performance médiocres et manifestent un intérêt marqué pour des activités sans lien avec leurs fonctions.
Les menaces internes non intentionnelles présentent également plusieurs caractéristiques communes : un manque de connaissances, une formation insuffisante et de mauvaises pratiques. De nombreux individus sont simplement crédules et facilement manipulables. Certains se montrent indolents ou cherchent à « exploiter le système » à leur propre avantage. Tous ces comportements constituent une menace interne.
Répercussions des menaces internes au sein des organisations
Crowd Research Partners a révélé que 90 % des professionnels de la cybersécurité estiment que leur organisation est vulnérable aux menaces internes. D’après IBM, le coût médian d’un incident de cybermenace interne malveillante s’élève à 4,45 millions de dollars, et il faut en moyenne 314 jours pour identifier et maîtriser cette menace. Ces statistiques mettent en lumière l’ampleur du problème.
Distinguer les différents types de menaces internes
Menaces internes non intentionnelles ou malveillantes
Un initié malveillant cherche à nuire à l’organisation. Ses motivations peuvent varier : raisons financières, convictions personnelles ou mécontentement envers l’entreprise. Certains font tout simplement preuve d’un manque de conscience professionnelle dans l’exécution de leurs missions et ignorent les règles de conformité ainsi que les exigences de sécurité, ce qui se traduit par une attitude malveillante à l’égard de l’organisation.
Les menaces internes non intentionnelles concernent des initiés qui, malgré leur vision positive et leurs bonnes intentions envers l’organisation, sont responsables d’incidents en raison d’un manque de sensibilisation, de formation et de connaissances.
Différents types de menaces internes : exemples
Considérez un scénario où une personne trouve un emploi dans une organisation utilisant des animaux, mais souhaite mettre fin à l’expérimentation animale. Au fil du temps, elle pourrait accéder à un poste qui lui permettrait de libérer les animaux enfermés. De même, un collaborateur, se sentant lésé, pourrait détruire l’ordinateur de son responsable ou endommager son véhicule pour le rendre inutilisable avant de quitter son poste.
Dans le domaine de la cybersécurité, bien que le phénomène soit légèrement différent, il reste comparable. Imaginez un employé mécontent sur le point d’être licencié. S’il conserve ses accès, il pourrait télécharger le répertoire de l’entreprise ou d’autres données à des fins personnelles, ou utiliser un accès non révoqué pour l’aider dans ses futures fonctions, causant ainsi un préjudice à l’entreprise.
Prenez le cas d’un employé en congé parental qui ne prévoit pas de revenir. S’il conserve l’accès à son tableau de bord, il peut utiliser l’argent de l’entreprise pour voyager.
Maintenant, pensez à une personne qui s’empare des secrets de l’entreprise pour créer ses propres outils ou qui transfère des ressources de l’entreprise à un tiers pour rembourser une dette. Selon leurs intentions, les initiés malveillants peuvent mettre la structure en péril ou, à l’inverse, commettre des actes relativement inoffensifs. De plus, les individus dotés de compétences techniques peuvent causer des dommages considérables.
Les menaces internes non intentionnelles provoquent généralement des incidents de sécurité par inadvertance. Par exemple, un employé peut accorder un accès à un individu malintentionné, télécharger des logiciels malveillants sans s’en rendre compte, ou noter des données sensibles sur un papier et le perdre dans un lieu public, comme un café.
Motivations derrière les menaces internes
Comme pour la plupart des crimes, les initiés malveillants sont souvent motivés par des gains financiers, une satisfaction émotionnelle ou des considérations politiques.
Les auteurs de menaces internes non intentionnelles n’ont pas ces motivations, mais leurs comportements peuvent néanmoins nuire à l’entreprise. Par exemple, ils peuvent laisser un appareil sans surveillance dans un véhicule, oublier de fermer un bureau, négliger les principes de base de la sécurité numérique ou manquer de connaissances dans le domaine. Ces menaces internes involontaires se divisent en deux catégories : celles résultant de la négligence et celles dues à des accidents. Les deux peuvent causer des dommages à l’organisation.
Comprendre comment se manifeste une menace interne
Techniques et pratiques des initiés pour orchestrer des attaques
Une menace interne, ou insider threat, peut se traduire par des fuites de données sensibles et personnelles, par le sabotage d’équipements ou par le vol de biens et de données de l’entreprise. Les auteurs peuvent agir seuls ou transmettre leurs accès à une tierce personne pour qu’elle agisse à leur place.
Vulnérabilités récurrentes à l’origine des menaces internes
Les portes dérobées (ou backdoors), qui permettent un accès à distance, représentent une vulnérabilité souvent exploitée par les menaces internes. Les paramètres de sécurité non activés et les outils de protection supprimés ou inactifs sont fréquemment constatés. Parfois, des initiés manipulent le matériel ou désactivent manuellement certains réglages et configurations. Il est donc essentiel d’examiner chaque élément du système pour identifier ces vulnérabilités.
Exemples d’incidents provoqués par des menaces internes
Le cas d’Edward Snowden illustre parfaitement le concept de menace interne. Cet informaticien américain a divulgué des millions de fichiers auxquels il avait accès lorsqu’il était consultant pour la NSA au début des années 2000. Un autre exemple de la même période est celui de Chelsea Manning, une ancienne soldate américaine, qui a fait fuiter plus de 500 000 documents internes sur WikiLeaks. Plus récemment, deux anciens employés de Tesla ont partagé des informations privées, y compris les numéros de sécurité sociale de plus de 75 000 employés. Dans ces trois cas, il s’agissait de menaces internes.
Identifier les indicateurs de menaces internes
Indicateurs comportementaux de menaces internes
Il est essentiel de surveiller, voire d’écarter, les personnes qui manifestent des comportements violents ou qui entrent souvent en conflit avec leurs collègues. Une attitude renfermée ou secrète peut également être un signe inquiétant. D’autres indicateurs incluent la méconnaissance des bonnes pratiques en cybersécurité, des comportements négligents, le non-respect des directives, des tensions fréquentes avec la direction, ainsi que des valeurs en opposition à celles de l’entreprise.
Indicateurs techniques à surveiller
Quelques indicateurs faciles à repérer aident à surveiller les menaces internes.
La première étape consiste à analyser le trafic réseau de l’organisation afin de repérer des anomalies. Des connexions à des heures tardives ou inhabituelles, ainsi que des comportements atypiques visant à accéder à des données sensibles, peuvent signaler une activité suspecte. De plus, l’utilisation d’appareils personnels au lieu de ceux validés par le service informatique constitue un autre indicateur à surveiller. Soyez particulièrement vigilant lorsque vous détectez des portes dérobées, des paramètres de sécurité désactivés ou des outils de protection non utilisés. L’application rigoureuse du principe de moindre privilège, combinée à une surveillance stricte de la gestion des accès, est utile. En effet, une menace interne pourrait chercher à obtenir des accès à des applications ou des disques non liés à ses fonctions.
Importance de la surveillance des employés dans la détection des menaces internes
Il est crucial d’accorder une attention particulière aux employés pour identifier les menaces et risques internes potentiels. Pour ce faire, promouvoir une culture d’entreprise centrée sur la sensibilisation à la cybersécurité est essentiel. De plus, pour prévenir les menaces, il est important d’instaurer un cadre sécurisé pour signaler les problèmes, tout en favorisant un esprit d’équipe où chacun, y compris ceux aux valeurs différentes, peut partager ses préoccupations avec un collègue. Par ailleurs, comprendre les dynamiques psychosociales qui sous-tendent les comportements malveillants peut grandement aider les gestionnaires.
Prévenir les menaces internes
Mise en place des contrôles d’accès et du principe de moindre privilège
Les contrôles d’accès sont un processus visant à gérer et à protéger l’accès aux données et aux ressources. Le service informatique doit établir ces contrôles avec soin. Le principe de moindre privilège (PoLP) doit être appliqué en s’assurant que les droits d’accès sont accordés uniquement pour les fonctions spécifiées dans la fiche de poste de chaque employé. Il est important d’adopter une attitude proactive face aux menaces internes et de suivre ces principes.
Formation et sensibilisation des collaborateurs : un enjeu clé pour l’organisation
Pour prévenir les menaces internes et agir de manière proactive, l’une des solutions les plus simples est d’investir dans la formation des employés à la cybersécurité et aux comportements à adopter, en collaboration avec les ressources humaines. L’organisation peut soit élaborer ses propres formations, soit faire appel à un organisme spécialisé.
Importance des solutions technologiques pour réduire les menaces internes
Des solutions technologiques permettent d’atténuer le risque de menaces internes. La gestion des mots de passe constitue une mesure importante pour garantir le respect des bonnes pratiques en matière de sécurité. Aujourd’hui, une variété de solutions et d’outils adaptés à tous les budgets est disponible pour renforcer la sécurité, collecter des informations, détecter les menaces, les traquer et y répondre rapidement.
Réagir efficacement aux menaces internes
Mise en place d’un plan d’intervention pour répondre aux incidents
Élaborer un plan d’intervention pour répondre aux incidents est essentiel pour toute organisation. Il faut répertorier les failles potentielles et identifier les éléments du réseau qui doivent être considérés comme une infrastructure critique. Ce plan doit inclure la sauvegarde régulière des données, une surveillance constante des appareils et des systèmes, et être ajusté après chaque incident pour tirer parti des enseignements et intégrer les changements nécessaires.
Mesures à adopter lors de la détection d’une menace interne
Dès qu’une menace interne, ou insider threat, est détectée, il est important de recueillir un maximum d’informations sur les accès et les privilèges de l’initié. La première étape consiste à évaluer la situation et à y répondre. Il est primordial de contenir la menace et de l’atténuer rapidement. Après la résolution de l’incident, il est essentiel de tirer parti de cette expérience pour ajuster le plan et améliorer l’efficacité ainsi que la réactivité des réponses futures.
Collaboration avec les autorités judiciaires et de maintien de l’ordre
Pour connaître les bonnes pratiques, il est pertinent de consulter les organismes chargés de faire respecter la loi ainsi que les agences de sécurité nationale. Leurs recommandations aident les entrepreneurs et les services informatiques à élaborer un plan d’action efficace pour la gestion des incidents ainsi que pour la prévention des risques et des menaces internes. De plus, lorsque les forces de l’ordre interviennent, il est essentiel de disposer d’une documentation bien organisée, facile à lire et à comprendre.
N’hésitez pas à consulter régulièrement ces organismes pour poser des questions et adopter les meilleures pratiques qu’ils recommandent. Vérifiez que votre plan d’intervention pour répondre aux incidents satisfait pleinement aux normes en matière de preuves et qu’il contient toute la documentation nécessaire pour engager des poursuites.
Bonnes pratiques en matière de gestion des menaces internes
Instauration d’une culture de la sécurité au sein de l’organisation
La sécurité est une culture. Pour la renforcer, il est important de créer un environnement qui valorise et promeut régulièrement les bonnes pratiques en matière de sécurité. Offrir un cadre rassurant pour le signalement et clarifier les attentes et les règles comportementales sont des approches efficaces pour instaurer une culture qui éloigne les menaces internes.
Pour réduire les risques et garantir une détection immédiate des menaces internes, ainsi qu’une réponse rapide, il est essentiel de favoriser un fort esprit d’équipe, de cultiver un sentiment de proximité avec la direction et de promouvoir une culture qui récompense et célèbre les réussites.
Élaboration de politiques et de procédures claires
Une fois le plan établi, il est essentiel de définir des normes de fonctionnement communes afin que tous les membres de l’organisation aient une compréhension partagée. Il peut également être judicieux de consulter les fournisseurs de systèmes et d’outils pour s’informer sur les bonnes pratiques en matière de sécurité qu’ils pourraient recommander à l’organisation. Enfin, il est important d’élaborer des procédures claires pour la détection, le signalement, la surveillance et le traitement des menaces internes. Ces procédures doivent être respectées par tous les membres de l’organisation, en tenant compte du principe de moindre privilège.
Surveillance permanente et audit des comptes privilégiés
Tous les comptes doivent être surveillés de près et régulièrement audités. À cet égard, la gestion des accès privilégiés (PAM) et la gestion des identités privilégiées (PIM) sont des solutions similaires pour améliorer la sécurité face aux menaces internes.
En outre, une organisation adoptant un gestionnaire de mots de passe tel que LastPass profite de l’authentification multifacteur (MFA), et du modèle de « zéro connaissance », une technique qui empêche même la société de sécurité d’accéder aux identifiants.
Les outils de surveillance, le chiffrement de niveau militaire ainsi que les certifications et audits réguliers des tiers peuvent considérablement renforcer la sécurité d’une organisation. LastPass propose ces solutions, ainsi que des outils de surveillance qui aident à mettre à jour les mots de passe faibles et réutilisés, à évaluer et à améliorer la sécurité globale, à remplir les formulaires de manière sécurisée et à vérifier les informations potentiellement liées à une fuite.
En misant sur une planification rigoureuse et des outils adaptés, vous pourrez gérer et détecter efficacement les menaces internes. N’attendez plus, commencez votre essai LastPass dès aujourd’hui.