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Ransomware : guide d’introduction pour les professionnels

LastPassJune 20, 2024
Ransomware : guide d’introduction pour les professionnels

Ransomware

Chaque matin, vous saisissez votre smartphone par réflexe, pour consulter vos e-mails ou vos applications professionnelles. Pourtant, aujourd’hui, quelque chose est différent. Un message alarmant s’affiche à l’écran : vos données et l’accès à votre appareil sont entre les mains d’un cybercriminel. Face à cette situation, deux choix s’offrent à vous : payer la rançon ou gérer les conséquences.

Bienvenue dans le monde des rançongiciels ! Ce type de cyberattaque touche aussi bien les particuliers que des organisations entières.

Qu’est-ce qu’un ransomware ?

Même si vous n’avez jamais été victime d’un ransomware (ou rançongiciel), le danger demeure bien réel, notamment parce que nous utilisons de plus en plus d’appareils mobiles dans nos vies personnelles et professionnelles.

Ransomware : définition et description

Qu’est-ce qu’un ransomware ? Pourquoi représente-t-il une menace ? Comme pour tout type de logiciel malveillant, ou malware, l’attaque débute lorsque le ransomware infiltre les systèmes de sécurité de votre appareil et de votre réseau.

Au lieu de simplement voler les données, les attaquants chiffrent vos fichiers et vous empêchent d’utiliser votre appareil.

Ensuite, les attaquants demandent une rançon que vous devez régler pour récupérer l’accès à votre appareil et déchiffrer vos fichiers. Si vous ne payez pas, ils peuvent voler, divulguer ou même supprimer vos données.

Le message précise généralement comment payer la rançon, notamment par l’intermédiaire d’un compte de messagerie électronique anonyme, et indique si le règlement doit se faire en cryptomonnaie, comme le Bitcoin, ou par un autre moyen.

À l’échelle mondiale, il est estimé qu’en 2023, 4 399 attaques par ransomware ont été signalées et les paiements ont atteint pour la première fois plus d’un milliard de dollars.

Différents types de rançongiciels fréquemment rencontrés

Pour se défendre efficacement contre ces attaques, il est important de garder à l’esprit qu’elles peuvent avoir différentes formes :

  • Le scareware utilise une approche psychologique. Il informe les victimes potentielles d’une infection virale par un message ou en inondant simplement leurs écrans de notifications contextuelles. Les victimes découvrent alors un lien censé « résoudre » le problème. Si elles cliquent, elles sont redirigées vers la demande de rançon et les détails de paiement.
  • Le ransomware de chiffrement (ou ransomware crypto) : ce type d’attaque a été présenté en début d’article. Dans ce cas, le paiement de la rançon constitue le seul moyen d’obtenir la clé de déchiffrement permettant de récupérer les données et les fichiers.
  • Le locker : comme son nom l’indique, il ne chiffre pas forcément les données, mais prend le contrôle du système d’exploitation de l’appareil de la victime, la privant ainsi de tout accès.
  • Le leakware (ou doxware) est un type d’attaque qui menace de publier ou d’exposer des informations sensibles qui sont potentiellement compromettantes pour la victime ou susceptibles de lui causer du tort. Il s’agit souvent d’une forme de ransomware de chiffrement.
  • Le ransomware-as-a-service (RaaS) : à l’image du software-as-a-service (ou SaaS, logiciels en tant que service), ce modèle repose sur des tiers qui exploitent des outils ou des technologies propriétaires pour orchestrer des attaques pour le compte d’autres personnes.

Mécanismes d’infection des appareils et systèmes par les rançongiciels

Pour la plupart des cybercriminels, la méthode d’infiltration la plus simple consiste à cibler les individus. De nombreuses personnes se laissent facilement duper ou manipuler, surtout lorsqu’elles agissent dans la précipitation, ce qui facilite la tâche des acteurs malveillants et leur permet de contourner les systèmes de sécurité.

Les cybercriminels diffusent des messages d’hameçonnage par e-mail ou SMS, se faisant passer pour des contacts familiers ou des entités légitimes. Dès qu’un utilisateur clique sur un lien présent dans ces messages, l’infection commence. Cela se produit également lorsqu’il ouvre sur une publicité infectée ou une page web conçue comme un leurre par les cybercriminels pour déclencher le rançongiciel.

Dans d’autres cas, les rançongiciels passent par des applications RDP (Remote Desktop Protocol ou protocole de bureau à distance) vulnérables ou protégées par des mots de passe trop simples. Certaines attaques débutent même en trompant des collaborateurs afin qu’ils partagent leurs identifiants de sécurité par téléphone ou sur des forums en ligne.

Déroulement d’une attaque par ransomware

Les utilisateurs peuvent rapidement se faire piéger par une attaque par ransomware. Toutefois, cette attaque se déroule généralement en plusieurs phases, qui aboutissent à la prise en otage des données et des accès privilégiés.

Présentation des différentes phases d’une attaque par ransomware

Prenons le cas d’un collaborateur d’une entreprise qui clique sur un lien malveillant présent dans un e-mail d’hameçonnage. Ce lien active alors une communication entre les appareils infectés et un serveur de commande et de contrôle (C & C) situé quelque part sur Internet.

Selon la nature de l’attaque, les cybercriminels peuvent infecter d’autres machines avant de procéder au chiffrement des fichiers.

L’extorsion débute lorsque les victimes ont connaissance de l’attaque et des conditions de la rançon.

En l’absence de paiement, la seule solution consiste à contacter les autorités compétentes en matière d’application de la loi et à restaurer les données à partir des systèmes de sauvegarde, si ceux-ci existent.

Méthodes utilisées par les attaquants pour exploiter les vulnérabilités

En plus de falsifier des sites web et des messages pour tromper les utilisateurs, les attaquants peuvent recourir à des attaques par force brute pour tenter de deviner les mots de passe et d’obtenir un accès supplémentaire aux systèmes de l’entreprise.

Certains pirates recherchent activement des applications qui n’ont pas été mises à jour avec les derniers correctifs de sécurité. De plus, certaines attaques proviennent de menaces internes : un ancien employé ou un collaborateur malintentionné collabore avec les attaquants pour infiltrer un réseau.

Effets immédiats et répercussions d’une attaque réussie par ransomware

La prise en otage de vos données et de vos applications n’est pas un simple désagrément. Elle peut déclencher une véritable panique parmi vos collaborateurs. Si une attaque n’est pas résolue rapidement, cette peur et cette incertitude peuvent se propager à l’extérieur et affecter l’expérience de vos clients et des citoyens.

De nombreux responsables s’inquiètent à juste titre des effets négatifs sur leurs résultats. Tant qu’une demande de rançon n’est pas satisfaite, la vente de produits ou de services est souvent impossible, et des processus quotidiens, comme la gestion des salaires, peuvent être perturbés.

Protection et réponse face aux rançongiciels

Malgré les défis que ces attaques posent, toute organisation peut adopter une approche proactive pour réduire le risque que ses données et systèmes soient ciblés par une demande de rançon. Il est essentiel d’identifier les zones à risque au sein de votre organisation et de prévoir des réponses adaptées face à des scénarios critiques.

Bonnes pratiques pour se protéger contre les rançongiciels

L’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA), rattachée au département de la Sécurité intérieure des États-Unis, a publié un guide #StopRansomware. Ce guide recommande d’établir une routine de surveillance des attaques, similaire à celle d’un agent de sécurité veillant sur un bâtiment. Cela inclut, entre autres, la surveillance des vulnérabilités des logiciels, le suivi des possibilités de formation continue pour le personnel, et des tests réguliers des dernières protections antivirus.

Ensuite, il est également conseillé de mettre en place une architecture Zero Trust, ou modèle Zero Trust, afin de garantir que seuls ceux qui en ont réellement besoin peuvent accéder aux données et aux systèmes. Par ailleurs, il peut être pertinent de repenser l’utilisation de technologies telles que le protocole de bureau à distance (RDP).

Enfin, l’instauration de politiques strictes, notamment en ce qui concerne la création de mots de passe et la gestion des informations d’identification, peut jouer un rôle crucial dans la prévention des incidents.

Rôle essentiel des sauvegardes régulières et des stratégies de récupération de données

Est-il possible de supprimer des rançongiciels ? Parfois, oui, mais le processus est complexe. En revanche, si les attaquants ont accès à la seule version disponible du fichier, ils disposent d’un avantage considérable sur leurs victimes. Cela souligne donc l’importance d’anticiper ce phénomène en réalisant des sauvegardes.

Même si les cybercriminels peuvent causer des dommages importants en divulguant des fichiers chiffrés, les sauvegardes aident une organisation à retrouver plus rapidement son fonctionnement habituel. Elles facilitent également la coopération avec les autorités pour résoudre l’incident de sécurité.

Dans certains secteurs, les sauvegardes sont effectuées quotidiennement, voire toutes les heures. De plus, des organisations tierces peuvent aider à créer et à stocker ces sauvegardes dans un lieu hors site, qui est accessible en cas d’urgence.

Mesures à adopter en cas de ransomware

De nombreuses organisations réalisent des exercices d’incendie pour garantir que l’ensemble des collaborateurs connaît les procédures d’évacuation. De la même manière, l’élaboration d’un plan d’intervention en cas d’incident cybernétique peut atténuer la panique. Ce document clarifie les rôles et les responsabilités de chacun et fournit des indications sur les délais.

Un guide de la Cyber Management Alliance présente des principes clés pour débuter, notamment la détection rapide d’une attaque en cours, l’isolement des systèmes et appareils infectés pour limiter les dommages, ainsi que la prise de contact avec les conseillers juridiques et les autorités. Vous pouvez aussi anticiper et préparer des communications à destination des clients, des fournisseurs et des autres acteurs concernés.

Principales variantes de rançongiciels actuellement en circulation

Tout comme les éditeurs de logiciels légitimes, les cybercriminels actualisent régulièrement leurs programmes malveillants en développant de nouvelles variantes, ce qui complique la détection des attaques et aggrave les dommages subis par les victimes.

Présentation des principales variantes de ransomware et de leurs spécificités

Apparu au plus tard en 2013, CryptoLocker se propageait via les pièces jointes des e-mails. L’utilisation d’une infrastructure C & C, une première à l’époque et d’un chiffrement fort ont permis à ses créateurs russes d’infecter des centaines de milliers de machines.

WannaCry, qui chiffre les données des systèmes d’exploitation Windows, est devenu l’un des rançongiciels les plus connus après son apparition en 2017. Des rapports indiquent que WannaCry reste actif et son code source originel n’a pas encore été trouvé.

LockBit est actif depuis au moins 2019 et s’est fait connaître grâce à son système de licences, qui permet aux équipes d’attaquants affiliés d’accéder au code pour mener leurs propres attaques. En plus de détenir des données contre rançon, LockBit réalise des attaques par déni de service distribué (DDoS).

Attaques de ransomware marquantes et conséquences

En 2014, Sony Pictures Entertainment a été l’une des organisations les plus emblématiques à subir une attaque par ransomware et ses systèmes ont été compromis. Cet incident reste un cas d’étude qui fournit encore aujourd’hui des enseignements et permet de définir de meilleures pratiques.

L’attaque survenue en 2021 contre Colonial Pipelines a entraîné l’interruption d’une importante canalisation de gaz. Cet incident a conduit à l’élaboration de plusieurs politiques pour répondre aux préoccupations concernant la vulnérabilité du secteur.

De même, des cybercriminels ont mené une série d’attaques contre des organisations du secteur public pour réclamer des rançons : en 2022, au moins 45 districts scolaires et 44 établissements d’enseignement supérieur aux États-Unis ont été ciblés.

Ransomware : évolutions récentes et tendances émergentes

Alors que les premières attaques semblaient provenir d’Europe de l’Est, les experts estiment que les cybercriminels cherchent aujourd’hui à cibler des données à l’échelle mondiale pour exiger des rançons. Ils élargissent également leur arsenal d’outils pour développer de nouvelles variantes et explorent des moyens de compromettre simultanément plusieurs organisations.

Répercussions des rançongiciels sur les entreprises

Les effets d’une attaque par ransomware varient en fonction du secteur d’activité de l’organisation touchée.

Ransomware : conséquences selon les secteurs d’activité

Dans le cas d’une institution de services financiers, le blocage de systèmes critiques peut, par exemple, empêcher le personnel et les clients d’accéder à leurs comptes ou retarder des processus comme le traitement des demandes de prêt.

Pour les prestataires de soins de santé, une attaque peut empêcher les médecins et les équipes de soins d’accéder aux dossiers et aux historiques médicaux des patients, ce qui accroît les risques pour les personnes en attente de soins.

Les entreprises manufacturières peuvent faire face à des retards de production coûteux pendant qu’elles réfléchissent à la question de céder ou non à une demande de rançon, ce qui peut avoir des répercussions sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.

Cibles et secteurs les plus exposés aux attaques par ransomware

Aucun secteur n’est totalement à l’abri de ces menaces. Toutefois, un rapport du FBI indique que deux attaques signalées sur cinq visent des organisations gérant des infrastructures critiques.

L’étude révèle également que les établissements de santé, les usines de production, les organismes publics et les entreprises de transport sont des cibles fréquentes pour les attaquants, qui peuvent retenir les données de ces structures en otage en échange d’une rançon.

Répercussions financières d’un incident de ransomware et conséquences sur la réputation

Même lorsque les données sont déchiffrées, les structures doivent réaliser des investissements considérables pour reprendre leurs activités normales. Selon le ministère américain de la Santé et des Services sociaux, le coût moyen de récupération après une attaque par ransomware s’élève à 1,27 million de dollars, tous secteurs confondus.

Les montants qu’une organisation doit débourser pour récupérer ses données ne représentent que la partie visible de l’iceberg. L’entité subit également des pertes en raison de l’interruption de ses activités normales et de la désaffection des clients provoquée par la couverture médiatique de l’incident.

Une fois l’attaque terminée, les organisations doivent redoubler d’efforts pour démontrer qu’elles ont pris les mesures nécessaires pour éviter d’autres incidents, afin de regagner la confiance de leurs partenaires.

Mesures de prévention et d’atténuation des rançongiciels

Heureusement, les organisations, indépendamment de leur taille, peuvent renforcer leurs défenses contre ce type d’attaque afin d’améliorer leur réponse en cas d’incident.

Stratégies efficaces pour prévenir les infections par ransomware

En complément des audits de sécurité informatique réguliers et de la sauvegarde de vos données, transférer certaines informations vers le cloud, ou nuage, peut faciliter le retour à une version antérieure.

Pour lutter contre les intrusions, éteignez vos systèmes ou déconnectez-les simplement du réseau lorsqu’ils ne sont pas utilisés. Cette précaution compliquera la tâche des attaquants.

Importance de la formation et de la sensibilisation du personnel

Pour renforcer votre défense contre les incidents de cybersécurité, il est essentiel que votre équipe comprenne les risques qui pèsent sur votre organisation et le rôle de chaque collaborateur dans leur prévention.

C’est pourquoi il est essentiel d’organiser régulièrement des sessions de formation ou des déjeuners de formation, appelés aussi « lunch and learns », pour aider les collaborateurs à identifier les tentatives d’hameçonnage et à comprendre quelles pièces jointes peuvent présenter un danger.

Si une nouvelle variante cible votre secteur, informez votre équipe et encouragez-la à signaler toute activité suspecte.

Rôle des logiciels de sécurité et du chiffrement pour réduire les risques d’attaques par ransomware

De nombreuses technologies permettent de renforcer les défenses d’une organisation. Les clés d’accès, par exemple, constituent une alternative à la saisie des noms d’utilisateur et des mots de passe, ce qui ajoute un niveau de protection supplémentaire contre les cyberattaques.

Quelle que soit l’organisation que vous dirigez, la valeur de vos données et de vos appareils est inestimable. En vous apprenant à bien connaître ces menaces, en adoptant des stratégies efficaces et en utilisant les outils appropriés, vous serez en mesure de tenir les rançongiciels à distance ainsi que les menaces cybernétiques les plus courantes.

Passez à l’étape suivante et débutez votre essai LastPass dès aujourd’hui.